C’est par une note de Jacques Robin, curé de Gourgé en 1873, séduit par son charme et son histoire que nous allons à sa découverte.
Délicieusement assis sur le sommet d’un mamelon rocheux, que couronne une magnifique église de transition,(romane et préromane), Gourgé est l’un des bourgs les plus remarquables par sa situation pittoresque de quelques côtés que vous arriviez. Que ce soit au levé du soleil ou au coucher, vous êtes séduit par la beauté du paysage Vous êtes agréablement surpris par la variété harmonieuse du tableau qui vous charme.
Ce déroule majestueusement devant vous, sa vallée profonde arrosée par le Thouet qui coule sous son vieux pont roman, plusieurs fois séculaire
Bien que d’un aspect moins accidenté, le midi, a cependant, pour le promeneur un véritable charme. J’aime ces rochers nus et dépouillés, j’aime ce ruisseau silencieux en été, doux à l’automne, frais au printemps, impétueux et mugissant en hiver.
Le sud est plus sévère encore, c’est un large coteau dont l’extrême sommet planté de genêts, est surmonté d’un moulin. (les genêts et le moulin étant disparu actuellement).
Le nord montre d’abord moins d’aspérité, mais, pour quiconque plonge son regard plus loin, les rives du Thouet réapparaissent avec leurs rochers abrupts au dessus des champs fertiles.
Continuons avec un poème écrit en 1990 par Roger Brossard personnage populaire, aimé des gourgéens.
Entre Vienne et Vendée, Charente et Maine et Loire,
C’est un bourg des Deux Sèvres au pays de Gâtine ;
Les villes d’alentour, Poitiers, Parthenay, Thouars
Le situent mieux encore car ses nobles voisines
Par leur notoriété, sont connues de partout.
On aperçoit de loin son beau clocher carré
Comme on en voit souvent à travers le Poitou,
Ses toits de tuiles rondes et la pierre dorée
De l’église romane, au douzième édifiée
Couronnant une crête à l’horizon bleuté.
Le nom de ce gros bourg, je vais vous le confier :
Gorgiacum, puis Gorgium, Gorgie, enfin Gourgé
Aux temps géologiques, émergeant de la mer
Le granit hercynien en fonda les assises
Et des millions d’années jusqu’au quaternaire
Ont formé cette terre à tout jamais promise.
Nos ancêtres Pictons virent passer les Romains
Tout au long du chemin qu’on dit de St Hilaire.
Son sous-sol a livré d’authentiques témoins :
Des urnes funéraires qui dormaient sous la terre
Poteries et monnaies, petits bronzes antiques,
Tuiles cassées, pierres et mortier, débris de verre,
Et ces pierres tombales portant la croix celtique
Ou bien celle de Malte après la templière.
L’époque féodale a vu Gourgé prospère.
Il y eut son prieuré et son aumônerie
Et partout à la ronde on vivait de la terre.
Y prospéra aussi une commanderie
Dont on n’a pas gardé ce qui pouvait rester.
Même dans nos contrées, les affres de l’histoire
Ne l’on pas épargné. Gourgé fut affecté
Des hordes de passage, étrangers au terroir
Eglises et châteaux saccagés et brûlés
Quand pour la religion, on s’entredéchirait.
On vit aussi les chouans en d’autres temps troublés.
Et cette grande guerre où plus d’un périraient
Gourgé comme les autres en paya son tribut.
Une autre guerre encore… ce fut l’occupation
Aujourd’hui c’est la paix, le progrès contribue
A ce que chacun vive avec satisfaction.
Mais gardons-nous surtout d’oublier le passé
Et l’antique sagesse que gardaient les anciens
Que de nos jours on n’a jamais assez.
Quand on connaît Gourgé, toujours on y revient,
Près du vieux pont roman qui enjambe le Thouet,
Mirant dans la rivière l’étrave de ses piles
Emportant le courant au pays des Arrouets ;
Aujourd’hui délaissé, à l’écart, bien tranquille
Il garde le passé tandis qu’un nouveau pont
Permet de le bien voir… pourvu qu’on s’y attarde.
Au bord de l’eau étale, admirons en amont
Le vieux moulin de pierre semblant monter la garde
En attendant sa roue qu’on va lui restituer.
Et la vallée du Thouet aux dominants coteaux
Surplombant la rivière et joliment situés,
Il faut voir leurs tons d’or dans les genêts en fleurs.
Qu’on soit dans la vallée ou bien sur le plateau
Sur ce sol granitique où paissent les moutons.
Dans la lande ou les prés, souvent le roc affleure,
Comme on le voit aussi au pays des Bretons.
Il est des chemins creux sous le couvert des arbres
Fleurant bon la pervenche et la prêle sauvage,
Devant ces lieux charmeurs, peut-on rester de marbre ?
Tant de sérénité règne sous les ombrages !
C’est un pays d’air pur méconnu des touristes
Se ruant vers la côte, recherchant le soleil,
Mais toujours plus nombreux ceux qui recherchent un gîte,
Dans ce bourg de campagne au charme sans pareil,
Découvrant les châteaux visibles aux environs :
C’est la Roch aux Enfants, c’est la Chaussée,
C’est la château d’Orfeuille au delà du Cébron
Et puis celui du Fresne ou encore la Vergnaie.
Chers amis et gens du voyage,
Faites le détour par Gourgé,
N’attendez pas d’avoir de l’âge,
Pour regretter d’avoir manqué de visiter notre village.